L'une de mes plus grosses craintes de maman

Je suis terrifiée à l'idée de passer à côté...

👋 Bonjour, je m’appelle Déborah, je suis journaliste et maman d’un enfant unique (par choix), Ezra, 8 ans. J’ai créé le blog seayouson.com, le compte Instagram @seayouson et voici, pour compléter, cette newsletter.

Transparente, c’est la newsletter des enfants qui grandissent. Je vous parle de parentalité sans filtre, de façon décomplexée et sans jamais vous culpabiliser. Je vous raconte mes défis personnels, je lance des débats, je pose beaucoup de questions plus que je n’ai de réponses. J’interroge d’autres mères, je donne des infos aussi et quelques chiffres. L’idée? Réfléchir ensemble à notre façon d’être mère, partager, et parfois même, confronter nos points de vue, poser des questions et surtout, surtout, se sentir moins seules.

Avec Transparente, je m’efforce d’être la Carrie Bradshaw de la maternité (c’est pas de moi que ça vient, mais de mon mari): je pars d’un sujet qui me concerne ou qui m’interpelle pour ouvrir la discussion sur quelque chose de plus large et d’universel.

Je n’ai pas de relation avec ma mère; je vis à l’autre bout du monde, en Californie: je n’ai pas de village. J’ai donc décidé de le construire ici. Vous êtes mon village. J’espère faire partie du vôtre.

La newsletter est envoyée chaque dimanche directement dans votre boîte mail. En vous abonnant, vous débloquez l’accès à TOUS les articles depuis le début (et ça fait beaucoup, beaucoup de lecture).

Vous pouvez vous abonner pour 6 euros / mois, vous avez droit à une période d’essai d’une semaine avant de changer d’avis. Vous pouvez aussi vous abonner annuellement pour 60 euros: c’est moins cher et c’est moins de tracas. Si vous vous posez des questions sur l’abonnement, les réponses sont ici.

---

Vous avez été nombreuses à rejoindre Transparente suite à la publication de mes deux dernières newsletters: L’expérience qui a dégoûté mon fils des écrans et Je suis une mère qui ne parle plus à sa propre mère et parfois, ça m'interroge. MERCI.

Cette semaine, autre sujet d’importance CAPITALE pour tous les enfants qui grandissent et qui ont grandi. J’avais déjà décidé de vous en parler quand j’ai découvert que la réalité rattrapait mes projections.

Cette semaine, dans le groupe Whatsapp des parents de la classe de mon enfant, une maman expliquait que son fils avait exprimé ses vues politiques (qui sont, je suppose, surtout celles de ses parents parce que je ne pense pas qu’à 9 ans, on ait la compréhension du monde nécessaire pour avoir une opinion politique).

Elle racontait que suite à ça, il avait été malmené par ses camarades et avait subi moqueries et menaces. Je vis en Californie, les élections approchent et ça commence à être tendu.

L’incident a été suivi d’un cercle de justice, mené par le professeur. L’idée est que chacun, agressé, agresseur et témoin, puisse s’exprimer, dire ce qu’il a sur le cœur, écouter l’autre point de vue, afin d’apaiser les tensions. C’est en fait une justice restaurative à l’image de l’incroyable film Je verrai toujours vos visages de Jeanne Herry, mais adaptée aux enfants.

Je salue l’initiative: j’aurais bien aimé qu’on m’écoute de la sorte quand on vidait mon cartable dans les buissons de la cour de récréation, alors que j’avais 8-9 ans moi aussi. À l’époque, le mot harcèlement n’existait pas et profs comme parents se sentaient moyennement concernés par les états d’âme des enfants. On me parlait de “problèmes de filles”, on me répétait que “qui aime bien châtie bien”… 🤮 Ce n’était absolument pas pris au sérieux.

Il a fallu une succession d’événements malheureux pour qu’enfin, on comprenne que les “blagues” que les élèves font à d’autres n’en sont pas forcément. Le harcèlement est désormais une notion connue de tous et contre laquelle on lutte, tous, comme on peut. C’est un sujet tragique qui inspire des livres: j’ai lu notamment Votre enfant face aux autres d’Emmanuelle Piquet, très instructif; et Raisons Obscures d’Amélie Antoine, qui m’avait secouée en profondeur. Je viens de découvrir que ce roman a été adapté cette année en roman jeunesse sous le nom Ne vois-tu rien venir?, à partir de 12 ans.

C’est un sujet qui inspire aussi des films. Solange Cicurel, réalisatrice, a lu Tout ira bien, de la Belge Elena Tenace. Elle en a fait un long métrage tragique: TKT, actuellement au cinéma. Dans ce film populaire, à mille lieux de l’autre film belge sur le harcèlement scolaire Un monde de Laura Wandel, le personnage principal, une jeune fille solaire de 16 ans, bien dans sa peau, jolie, est dans le coma. Au début du film, elle “sort” de son corps, et essaie de comprendre ce qui lui est arrivé en remontant le fil de son histoire.

Solange est réalisatrice et maman de deux grands enfants de plus de 20 ans. J’ai eu envie de comprendre ce qui lui avait donné envie d’explorer le sujet du harcèlement scolaire et ce qu’elle en avait appris. C’est un sujet qui concerne tous les parents. On peut se penser à l’abri, on n’est jamais dans la tête de nos enfants qui peuvent être harcelés autant qu’ils peuvent faire partie de la mécanique du harcèlement. Rien que d’y penser, j’ai un frisson de terreur.

Comme j’avais interviewé France du compte @madebyf sur sa rupture avec le père de ses filles et Clarisse du compte @sansbilletretour sur la vie différente qu’elle offre à ses enfants, j’ai interviewé Solange Cicurel sur le sujet du harcèlement. Avant d’aller plus loin, je vous parle du film TKT (sans spoiler) ici:

rendezvousaucinema

A post shared by @rendezvousaucinema

Et voici sa bande-annonce:

Dans TKT, l’héroïne est une jeune fille ravissante, populaire. Solange Cicurel m’explique. “Je voulais montrer que ça n’arrive pas qu’aux autres. On croit que, parce que nos enfants sont bien dans leur peau, qu’ils n’ont pas de souci apparent, ça ne va pas leur arriver mais ça peut arriver à tout le monde. Et si ça arrive à quelqu’un comme Emma, imaginez si vous avez moins de chance qu’elle, que vous êtes moins entouré…”

Ce qui m’a surpris dans le film, c’est la rapidité avec laquelle la mécanique du harcèlement se met en place. La vie d’Emma bascule rapidement… En quelques semaines, elle passe de la fille populaire à la risée de l’école…