"On offre à nos enfants une vie différente et tant pis pour ceux qui trouvent ça égoïste"

Une fois par mois, dans la newsletter Transparente, je vous proposerai l’interview d’une maman. Une maman qui peut répondre à mes questions en toute transparence, sur un sujet précis, parce qu’elle l’a expérimenté. Une maman qui a fait des choix qui m’interpellent, m’intéressent, m’interrogent. Si vous avez envie d’apporter votre témoignage, de parler d’un sujet précis, de m’exposer votre problématique parentale actuelle, envoyez-moi un mail à seayouson@gmail.com. Je commence avec Clarisse, que vous pouvez suivre sur Instagram et YouTube.

On ne peut pas vraiment dire qu’on se connaît mais on a malgré tout quelques points communs: Clarisse est Belge, comme moi. Elle avait des envies d’ailleurs qu’elle a mises en action, comme moi. Elle est maman, comme moi. 

On se parle depuis quelques années sur Instagram (cliquez pour découvrir le compte de Clarisse) et on a fini par se rencontrer en vrai au début du mois d’août, en Californie. Je venais d’y poser mes valises, après presque quatre années d’attente des papiers me donnant le droit d’y travailler; elle vivait les dernières heures de son deuxième tour du monde en famille, non sans émotions. 

Ça fait des mois que j’ai envie de l’interroger sur les raisons qui l’ont poussée à quitter le chemin tout tracé. Parce que moi, je l’ai fait, mais Clarisse a poussé le curseur encore plus loin…

Ça fait des mois que je veux lui poser des questions sur la réalité de l’école à la maison et du voyage au long cours avec des enfants. Ça fait des mois que je me dis que son expérience et sa franchise peuvent bousculer et faire réfléchir ceux qui se sentent à l’étroit dans leur vie et qui rêvent de tout envoyer valser. Je me disais qu’elle allait me raconter les choses telles qu’elles sont réellement, loin des jolies photos des réseaux sociaux. Parce que c’est ça qu’on veut, non? La vérité.

Ce jour-là, quand je l’appelle, elle est assise en tailleur sur le lit d’une maison en Guadeloupe, où elle envisage, avec son conjoint Chris, et leurs deux garçons, Oscar, 9 ans et Virgile, 8, de s’installer pour de bon. Ou en tout cas pour un bon moment. Après le temps du voyage, vient celui de l’expatriation. 

Quand je lui demande de se présenter, elle hésite. “Il y a deux ou trois ans, tout était clair. Là, on est dans une période de flou total. Je ne sais plus trop qui je suis”, dit-elle, pensive.

Clarisse a 38 ans. Avant de tout plaquer, elle était prof. Elle m’explique que “la maternité a provoqué un grand changement” chez elle. Ses envies d’ailleurs ont démarré là, en 2015, en donnant la vie à son premier enfant.