Mon fils et le Père Noël: la dernière année de naïveté

Bientôt, mon enfant ne croira plus au Père Noël. Je commence à lire le doute dans ses yeux et ça ne m'attriste pas, malgré ce que je croyais.

Je suis à la bourre mais on a traversé toute la Belgique hier pour voir ma soeur, des amis, des amis encore et mon frère. On a dû faire 200 kilomètres rien que pour la journée de dimanche. Me voilà enfin. Et c’est justement un petit moment vécu au cours de ce week-end socialement très intense qui m’a donné envie de vous écrire.

Dimanche soir, j’étais attablée chez mon frère, patriarche de quatre enfants en grande forme. Je regardais Ezra suivre leurs échanges, les yeux écarquillés. Lui qui est habitué à parler sans être interrompu et à bouquiner tranquillement en s’enfilant son petit-déj assistait à des joutes verbales en continu.

Il semblait ne pas en revenir et ça me faisait marrer: il ne voit pas souvent ses cousins, vu qu’on vit à l’étranger et il lui faut, à chaque fois, une petite période d’acclimatation pour se mettre dans l’ambiance.

Moi, toute cette vie autour de la table, le frigo qui s’ouvre et se ferme toutes les trois secondes, les enfants qui se charrient, se provoquent gentiment et parlent fort, ça me rappelle mon enfance à moi. Si je me suis complètement éloignée du schéma familial dans lequel j’ai grandi, mon frère l’a reproduit quasi à l’identique. On était quatre à la maison aussi. Je sais donc à quoi m’en tenir.

Mais ce n’est pas vraiment mon sujet. À un moment, au milieu du brouhaha, mon frère a fait les gros yeux à sa plus jeune de 4 ans en lui rappelant qu’il avait le numéro de Saint-Nicolas.

Quand il a dit ça à sa fille, Ezra s’est retourné vers moi au ralenti, avec un gros point d’interrogation sur les pupilles.