Je veux être transparente...
Parce que je n'en peux plus. Vous recevez ce mail car vous étiez abonnés à Sea You Sunday. La newsletter change de nom et de format. Explications.
Hello,
Nous sommes dimanche 26 mars, fin de journée. Et j’ai décidé que les choses allaient changer. Ça fait des semaines, probablement même plusieurs mois, que je me demande ce que je fais là: sur Instagram, sur Facebook, sur le blog…
Des mois que je me dis que je commence à faire ce que je ne voulais pas faire en lançant seayouson.com: rester en surface et m’autocensurer, éviter les sujets polémiques, les sujets qui demandent de la nuance… Parce que les réactions sont épidermiques, des gens que je ne connais pas débarquent et m’agressent… Parce que certains sujets sont plus intimes et nécessitent d’être reçus par des gens attentifs et ouverts (que vous êtes, vous qui me lisez ici, je n’en doute pas) et pas par le tout-venant.
Des mois que je fais défiler des centaines de posts jusqu’à l’overdose en me demandant où je me situe dans tout ce bordel…
Les blogs et les contenus longs ont quasi disparu au profit de l’immédiaté, du clic facile, du scroll intensif, et les parents sur Instagram sont à ranger dans différentes catégories:
Il y a le parent qui pense avoir trouvé le mode d’emploi de la petite enfance. Qui se dit que si ça fonctionne sur son enfant, ça fonctionne sur tous les autres et qui du coup devient un peu donneur de leçons sous prétexte de partager son expérience.
Il y a le parent humoriste, qui fait des réels à moitié drôles, dont les idées ont été repompées ailleurs, avec playback et voix off.
Il y a le parent qui utilise son enfant comme un encart publicitaire et qui tagge 1000 marques sur chaque post.
Et puis, je ne sais pas si vous avez remarqué mais sur Instagram, on dirait que les enfants s’arrêtent de grandir à l’âge de 4, 5 ans. Une fois qu’ils mettent le pied “à la grande école”, c’est fini, il n’y a plus de ressources, plus de récits de vie auxquels se raccrocher. Au début, je me disais que c’était peut-être que c’était moins “vendeur”. Qu’une fois dépassé le stade “bébé”, les enfants devenaient moins mignons.
Mais en fait, depuis que mon enfant a 5-6 ans, depuis qu’il est rentré à l’école primaire en fait, je comprends… Moi-même, je m’empêche d’écrire un tas de choses.
Rien d’obscène, ou de follement intime. Mais le peu que j’ai écrit sur mes interrogations actuelles de maman sur seayouson.com ou sur Instagram ont eu un impact sur ce que les gens pensaient de lui. Ou de moi, en tant que mère.
Perso, je m’en moque. J’ai 38 ans et je sais bien que l’avis des gens n’est que la vie des gens. Mais il est hors de question que les opinions partagées sur mon blog ou mes réseaux aient un impact sur la petite vie de mon fils.
Ça fait des mois que je me dis qu’en restant en surface, je ne suis pas honnête avec vous et clairement, pas honnête avec moi. Je n’ai aucun plaisir d’évoquer des banalités. Mais comment être transparente sur la parentalité, en préservant son enfant des jugements à la noix? Comment vous raconter la vérité sur les réflexions qui me traversent en évitant les commentaires déplacés, agressifs, les gens qui lisent à moitié? La question m’obsédait depuis quelque temps et je ressentais un besoin urgent de revenir à ce qui m’animait lorsque j’ai lancé mon blog: l’esprit communautaire, un échange réel avec les gens qui me lisent.
Voici ce que sera la newsletter Transparente. Vous avez vu le jeu de mots? Tout est dans le titre. Ici, je veux être transparente sur ce qu’est la vie des parents et je veux parler aux parents qui ont des enfants qui grandissent. Ça vous fait peut-être sourire comme formulation (forcément qu’ils grandissent, c’est un peu le principe) mais si vous y réfléchissez bien, on est préparés à la grossesse, à l’accouchement, aux premières années de la vie de l’enfant (comment le faire dormir, manger, le faire garder…). Mais après?
Après rien. Après, tu te débrouilles. Tout le monde répète petits enfants petits problèmes, grands enfants grands problèmes mais les pistes de solution et les réflexions qui peuvent faire avancer la tienne, les gens les gardent pour eux.
La parentalité ne s’arrête pas à la petite enfance. C’est juste l’entraînement en fait. C’est un marathon. C’est du long terme. Ça ne fait que commencer.
J’ai cru que proposer une newsletter gratuite serait la solution pour parler de tout ça mais:
ça n’empêche pas les trolls et les voyeurs
envoyer une newsletter coûte de l’argent à celui qui l’écrit. Je paie un abonnement à une plateforme de mailing. Et au plus on est nombreux, au plus ça coûte cher. Je paie 20 euros par mois pour envoyer un mail par mois aux 2650 abonnés de Sea You Sunday (si je souhaitais en envoyer un par semaine comme au début de la newsletter, ça coûtait plus cher encore).
En toute transparence, puisque c’est le thème de cette newsletter, mon rêve est de vivre de mes écrits. Je ne veux pas être influenceuse, je ne veux pas être YouTubeuse, je ne veux pas vendre mes fesses et mon intimité pour gagner des followers, je me moque de la notoriété. Je veux écrire et être payée pour. Et non pas devoir payer pour qu’on me lise. Je crois que c’est aussi parce que je ne “joue” pas le jeu des réseaux sociaux que vous appréciez me lire. Alors autant vous dire ce qu’il en est vraiment.
J’ai donc décidé de lancer une newsletter hebdomadaire payante: Transparente.
Après 6 ans de contenu entièrement gratuit sur seayouson.com (et ça ne changera pas, je continuerai à poster des bons plans et des réflexions sur le blog), des milliers d’échanges sur Instagram, après avoir refusé des partenariats et des propositions d’affiliation parce que je ne voulais pas qu’on me dicte ce que j’allais vous dire… Cet espace payant va nous permettre de parler vrai, sans trolls, sans jugements, ENTRE NOUS, de notre vraie vie de parents, de l’enfance et non plus de la petite enfance, des angoisses qui nous tiennent éveillés la nuit, des questions qu’on se pose SANS CESSE parce qu’on veut bien faire, de la pression qu’on se met et qu’on nous met, de la façon dont l’école fonctionne, des écrans…
Les abonnés payants recevront un mail par semaine, le dimanche à 9 heures du matin. Début des festivités le 9 avril. Ils seront les seuls à pouvoir commenter publiquement ce qu’ils ont lu et à bénéficier des réponses des autres lecteurs. Vous pourrez également me poser des questions, que je me mettrai en avant, auxquelles vous souhaitez que la communauté réponde. Je vous promets de la sincérité, un récit de vie, de l’intime, un espace de parole bienveillant.
Les abonnés qui préfèrent rester en formule gratuite recevront le premier dimanche du mois un condensé des articles de blog publiés sur seayouson.com. Histoire de ne rien rater. Vous aurez toujours la possibilité de voir le début des textes payants sur ma page Substack et de vous abonner pour un mois ou plus si affinités.
Voilà. Tout est dit. J’ai 1000 sujets à aborder avec vous. Je me sens en phase avec ce que j’ai envie de faire. J’espère que ça vous plaira. On sera peut-être peu mais ça sera mieux.
Rendez-vous dimanche prochain,
Déborah
PS: Dernière petite chose, si vous étiez là pour les récits d’expatriation, il y en aura ici de temps en temps, parce que ça fait partie de ma vie. Mais ça ne sera pas le sujet principal de ce courriel hebdo. Il y aura, à terme, une newsletter sur notre vie en Californie, quand on l’aura reprise. Mais je ne vous en veux pas si vous vous désinscrivez d’ici là. ;-) Soyez là si vous avez envie d’être là. J’ai envie que vous vous sentiez bien, qu’on se sente bien, ensemble. Donc prenez les décisions qui vous sont agréables. Sans rancune de mon côté. On se retrouve sur le blog, sur Insta et sur Facebook.